Broadcom a-t-il tué VMware ? Pourquoi les DSI se tournent en masse vers l'open-source comme Proxmox.
- Laurent Toutou

- 1 sept.
- 3 min de lecture

Un tremblement de terre dans le datacenter
La stratégie Broadcom : la fin d'une époque ?
La stratégie de Broadcom a été rapide et radicale, articulée autour de trois changements majeurs qui ont mis le feu aux poudres :
La fin des licences perpétuelles : Du jour au lendemain, des milliers d'entreprises ont appris que les licences qu'elles possédaient "à vie" n'étaient plus la norme. Broadcom a imposé une transition forcée vers un modèle 100% par abonnement. Pour un DSI, cela signifie la perte de contrôle sur ses actifs et surtout, sur la prédictibilité de ses budgets.
L'explosion des prix : Qui dit abonnement dit nouvelle tarification. Et la pilule a été difficile à avaler. De nombreuses entreprises ont rapporté des hausses de prix spectaculaires, allant de 300% à plus de 1000% dans certains cas. Pour les directeurs financiers, ces augmentations rendent la solution VMware tout simplement insoutenable.
La simplification radicale du catalogue : Broadcom a réduit le catalogue de VMware de plusieurs dizaines de produits à seulement quelques offres groupées. Imaginez que pour acheter un gel douche vous soyez forcé d'acheter un pack avec shampoing, crème et parfum à chaque fois. C'est ce qui s'est passé. Des entreprises qui n'avaient besoin que d'une brique technologique se sont vues contraintes de souscrire à des "bundles" complexes et coûteux, incluant des services dont elles n'avaient pas l'utilité.
La conséquence : la grande migration a commencé
Face à cette nouvelle donne, la réaction des DSI ne s'est pas fait attendre. La confiance, pierre angulaire de toute relation business à ce niveau, a été brisée. Beaucoup se sont sentis pris en otage par un partenaire qui a changé les règles du jeu sans préavis. L'incertitude budgétaire est devenue la norme, rendant toute planification à long terme impossible. Ce sentiment a été renforcé par la refonte du programme partenaires, qui a laissé sur le carreau de nombreux intégrateurs historiques, compliquant l'accès au support pour des milliers d'entreprises. Le résultat est sans appel : l'exode a commencé. Les DSI ne cherchent plus à optimiser leur existant VMware, ils cherchent activement à le remplacer.
Les alternatives qui profitent de la situation
Ce bouleversement a créé un appel d'air pour des concurrents qui étaient autrefois des outsiders. Deux acteurs principaux tirent leur épingle du jeu :
Proxmox : Le champion de l'Open-Source. C'est l'alternative n°1 pour les DSI qui cherchent à reprendre le contrôle technique et budgétaire. Basé sur des technologies robustes et éprouvées (KVM), Proxmox est gratuit, avec un modèle de support optionnel. Il est devenu le choix de prédilection pour les équipes qui ont l'expertise et qui veulent une solution agile et sans coût de licence.
Nutanix : Le challenger de l'hyperconvergence. Pour ceux qui cherchent une solution "clé en main" et une alternative premium, Nutanix s'impose. Leur plateforme intégrée, qui inclut leur propre hyperviseur (AHV), offre une simplicité de gestion et des performances qui séduisent les DSI voulant sortir de la complexité de VMware sans sacrifier la qualité.
Conclusion
Alors, Broadcom a-t-il tué VMware ? La technologie en elle-même reste une référence. Mais ils ont très certainement tué "l'ère VMware", l'époque où c'était le choix par défaut, la solution universelle. Le paysage est désormais fragmenté, ouvert. Cette nouvelle réalité est une opportunité en or pour les vendeurs de solutions alternatives. Mais pour convaincre un DSI échaudé, être "moins cher" ne suffit pas. Il faut prouver qu'on apporte une nouvelle vision, plus de flexibilité, et un vrai partenariat sur le long terme. Chez Thinker, notre mission est précisément de comprendre ces enjeux pour aider nos clients à construire ce discours à haute valeur et à initier les conversations qui feront la différence.